En 2010, alors que j'avais pour mission de créer un environnement numérique pour une école d'ingénieur, je consacrais également mon temps libre à explorer divers domaines tels que la gestion de l'information, le partage des ressources en ligne, l'identification des utilisateurs, le logiciel libre, la collaboration, le développement durable numérique, et la gestion du cycle de vie des ressources numériques. J'étais également intéressé par les outils collaboratifs pour les universitaires, la publication scientifique et la diffusion de conférences en ligne.
Dans cet esprit, j'ai entrepris un projet personnel ambitieux dans l'espoir de valider mes compétences et savoir-faire. Cependant, en France, mes efforts sont restés sans reconnaissance. Mon projet visait à créer une plateforme destinée aux étudiants européens nomades, leur offrant la possibilité d'étudier de manière autonome, que ce soit en présentiel ou à distance, et de collaborer dans des groupes de projets Erasmus ou similaires. L'objectif était de maintenir le lien avec les anciens élèves et de créer des forums pour les nouveaux arrivants. Le défi était de permettre aux utilisateurs de conserver leur compte au-delà de leur période d'études et d'accéder à leurs activités passées, tandis que les enseignants et chercheurs devaient pouvoir travailler de manière collaborative avec une grande disponibilité des services.
Ce projet personnel était financé sur mes propres deniers et développé sur mon équipement personnel, sans aucune décharge professionnelle. Cependant, grâce à la communauté universitaire des programmes Erasmus et H2020 en hydro-informatique, j'ai pu trouver des testeurs et des utilisateurs du monde entier pour valider ce projet.
Il est intéressant de noter qu'en 2010, alors que Google représentait environ 6% du trafic mondial et mettait en avant sa neutralité carbone, les premiers iPad faisaient leur apparition, un volcan islandais paralysait l'Europe, l'avion solaire Solar Impulse effectuait ses premiers vols, et la tempête Xynthia frappait la France.
Aujourd'hui, je suis convaincu que mon projet répondait déjà à un besoin qui n'était pas encore clairement exprimé. Avec l'avènement du confinement en 2019, les attentes et objectifs de chacun sont devenus plus clairs. Bien que mon enthousiasme m'ait porté pendant plus de dix ans, mon projet reste une réalisation significative avec 2520 comptes et 17,65 To de données, même s'il n'a pas abouti à une reconnaissance professionnelle...
Fabrice LEBAS